Cadet d’une famille de quatre garçons, je suis né à Dijon en 1967. Après mes études au lycée Carnot puis à l’université de Bourgogne pour suivre une formation de juriste, j’ai intégré le monde de l’entreprise à Paris et en Seine et Marne en qualité de responsable juridique et de directeur des ressources humaines pendant près de douze ans, jusqu’à l’âge de quarante ans.
J’ai grandi dans une famille profondément attachée aux valeurs chrétiennes et j’ai toujours eu la grâce, depuis ma plus tendre enfance, de participer à la messe chaque dimanche. Mon engagement dans le scoutisme et les séances de catéchisme ne sont pas étrangers à cet enracinement dans le Christ.
J’ai suivi toute ma scolarité de la 6ème à la terminale au lycée Carnot et j’aimais beaucoup aller à l’aumônerie toutes les semaines. Nous nous retrouvions les lundis à midi pour la messe en « salle 10 » et parfois quelques autres jours de la semaine avant le début des cours à 8h00. Le Père Raoul Mutin ne manquait pas de nous apaiser avant les cours par une parole profonde et adéquate. Nous allions également à chaque fin de trimestre à l’abbaye de La Bussière pour une retraite de plusieurs jours et je garde un excellent souvenir des temps de partage fraternel.
A la fin de l’une de ces retraites, animées et encadrées par les Pères Denis Marion et Raoul Mutin, lorsque j’avais à peu près 12 ans, nous étions une dizaine de collégiens assis autour d’une table. Avant de nous séparer, le prêtre qui était avec nous avait dit, en nous regardant tous et avec un beau sourire, « peut-être qu’un jour, l’un d’entre vous sera prêtre ». Cette phrase m’avait alors frappé en plein cœur, je m’étais immédiatement posé la question « pourquoi pas moi » et je sentais effectivement que l’un de nous serait ordonné un jour (ce qui est déjà le cas pour l’un d’entre nous). Cependant, à ma grande surprise, mon questionnement me mettait mal à l’aise car je voulais déceler en moi une vocation de père de famille et je me refusais obstinément à opérer un quelconque discernement de peur de devoir renoncer à la voie que je voulais me tracer seul, sans l’aide de Dieu. Cet épisode, enfoui au plus profond de moi pendant plusieurs décennies, ne m’est revenu en mémoire qu’après plusieurs relectures de manière vive.
A l’âge de 17 ans, j’ai été ébranlé par une maladie qui a mis ma vie en péril, mais pas mon espérance. J’ai en effet senti un soutien permanent et puissant, je ne me suis jamais cru abandonné. Ma foi n’en a été que renforcée, mais tel un « sale gosse », je trouvais cela naturel, et si la ferveur avait redoublé, je n’avais pas pour autant remis en question le chemin que je voulais suivre obstinément, quoi qu’il arrive…
J’ai donc poursuivi paisiblement toutes mes études de droit à la faculté de Dijon avant d’entrer dans le monde professionnel.

Les JMJ à Paris en 1997 m’ont beaucoup marqué et elles ont été une étape très importante dans la progression de mon cheminement spirituel. J’ai ressenti à plusieurs reprises pendant ces trois jours un appel auquel j’avais envie de répondre par l’affirmative, mais à chacune de ces appels, comme en échos, quelques secondes de réflexion suffisaient pour étouffer ce cri d’amour. Je suis reparti triste comme le jeune homme riche, mais cette amertume me donna soif, et ma soif de plus en plus grande ne s’étancha naturellement que dans des lectures, l’écoute de plus en plus fréquente de la Parole de Dieu, la messe presque quotidienne, un pèlerinage différent chaque année et une retraite à Solesmes.
Le décès brutal de mon père a certes été un coup de tonnerre qui m’a bouleversé, mais il n’a pas remis en cause ma foi. Cette déchirure marqua la fin d’une période de vie en fils insouciant et provoqua un sursaut, la conscience de la nécessité de faire un choix, le bon choix. Je fis celui de m’engager encore dans la voie que j’avais empruntée et de me fiancer. Puis vînt le temps de l’orientation professionnelle dans une association libérale. Je n’étais pas malheureux, mais il manquait le sel.
C’est la mort du pape Jean-Paul II qui a opéré en moi une véritable conversion à l’issue de laquelle je me suis enfin retourné vers le Seigneur pour oser lui demander, à 40 ans, « que veux-Tu que je fasse ? »… En acceptant d’entendre ce qu’il pourrait me dire !
Ma réponse tardive à un appel ressenti avec force a été une délivrance intérieure, une libération énergique, une explosion de joie, de vie, d’amour. Ma décision de suivre ses pas a été confirmée lors d’une retraite à Solesmes et dans le cadre des exercices spirituels de saint Ignace à Manrèse.
Rien ne sert de courir, il faut demander chaque jour au Seigneur d’apprendre à ouvrir notre cœur, pour L’écouter et répondre à son amour en suivant le chemin qu’Il propose. Comme dirait saint Paul, « le vieil homme » en nous doit cesser sa « résistance » et rendre les armes ! Me voici maintenant en première année de théologie après un discernement opéré avec des prêtres du diocèse de Dijon, une année propédeutique et deux années du premier cycle au séminaire de Lyon.

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